Menu
MedriaActualitésDétail actualité

Eté vs Bovins : comment éviter le combat ?

Evénements16/06/2022Nutrition, Santé/Bien être

Un constat s’impose l’été, notamment ces dernières années : les résultats techniques en élevage faiblissent avec des incidences économiques qui peuvent être significatives.

Comment expliquer ce phénomène ?  Les pistes ne manquent pas et nous pouvons faire face à une problématique multifactorielle :

  • Transitions alimentaires brutales / sous-alimentation
  • Maladies métaboliques
  • Manque de rigueur sur l’entretien du logement (logettes, aire paillée)
  • Manque de rigueur sur l’hygiène de traite
  • Maîtrise des facteurs sanitaires extérieurs : Les mouches
  • Préparations au vêlage moins maîtrisées (risque acétonémie, rétention placentaire, métrite…)
  • Conditions météo, stress thermique

Un facteur retient particulièrement l’attention par son influence plus récente : le stress thermique estival.

Le stress thermique estival, c’est quoi au juste ?

Les vaches sont très mal armées pour lutter contre la chaleur. Elles vivent continuellement avec un gros radiateur interne que constitue le rumen, qui dégage une chaleur importante. Incapables de transpirer suffisamment pour réguler leur température corporelle, les vaches réagissent en accélérant leur fréquence respiratoire (de 20 à 25 respirations par minute en période normale et jusqu’à 50 respirations par minute quand la température dépasse 25°C)

Comment identifier les périodes à risque ?

Les  vaches laitières évoluent confortablement dans un environnement se situant entre 5 et 25°C. Au-delà de cette température, une vache commence à subir les conséquences de la chaleur. Plus précisément, c’est le couple température / humidité -ITH) ambiante qui détermine le risque de stress thermique.

L'indice ITH (Indice Température - Humidité) permet d'apprécier des situations climatiques ou de logement à risque. Il ne tient pas compte des effets d'aération (vent, courants d'air...) ou de radiation de l'environnement. (nature des surfaces exposées au soleil)

Quelles sont les conséquences du stress thermique sur les bovins ?

Les vaches les plus productrices et les vaches fraiches vêlées sont les plus sensibles au stress thermique, mais les vaches taries et génisses en souffrent également. Tout d’abord, les vaches vont moins ingérés ce qui entraine une baisse de la production laitière (jusqu’à 5kg selon l’intensité du stress). En parallèle, le TB du lait diminue. Les performances de reproduction sont également impactées car l’expression des chaleurs et la fertilité sont diminuées. Liées aux chutes d’ingestion et de rumination, le stress thermique est favorable à l’apparition d’acidose ruminale

Quels sont les moyens de prévention pour limiter l’impact du stress thermique sur les résultats techniques de votre élevage ?

  • Au-delà de 25°C, si vous gardez vos animaux en stabulation et ne les sortez que sur les créneaux horaires avec une température inférieure à cette valeur. Il est donc conseillé de sortir vos animaux que la nuit en période
  • Travaillez à l’amélioration de la ventilation de la stabulation pour éviter tout regroupement et permettre une répartition des animaux homogène.
  • Agir sur le ressenti de la température : ventilateurs et/ou brumisation avec la condition sine qua non d’avoir un résultat homogène sur l’ensemble de la stabulation.
  • N’oubliez pas de lutter contre les mouches : assurer une désinsectisation afin de limiter au maximum la présence des mouches sur les animaux, en salle de traite …
  • L’entretien optimal du logement (aussi rigoureux que sur la période hivernale)
  • Assurer une hygiène de traite permettant une très bonne hydratation des trayons et contenant un répulsif mouche si possible.

Adapter l’alimentation sur la période estivale

  • Favoriser l’accès à une eau de bonne qualité et en quantité suffisante : à 25°C, le besoin en eau pour une VL à 30L de lait /jour = 120L / jour
  • Lutter contre les échauffements de la ration : distribuer la ration en fin de journée, si 2 distributions par jour, distribuer 70% de la ration le soir
  • Pour compenser les chutes d’ingestions, augmenter la concentration énergétique de la ration en privilégiant des sources énergétiques non acidogènes (maïs grain, pulpe de betterave, coque de soja, matières grasses,…)
  • Augmenter les apports de Sodium par l’ajout de bicarbonate de sodium dans les rations (entre 150 et 200g /VL/j) et de sel dans la ration (80-100g)
  • S’assurer d’une bonne couverture en Magnésium (3g/kg MS) et en Potassium (15g/kg MS). Ce dernier n’étant pas présent dans les minéraux « classiques », il peut être apporté via les fourrages verts, pomme de terre ou via l’apport de nutritionnel spécial « stress thermique »

Olivier VERON et Arnaud FRANCOIS - Littoral Normand

 

>> En savoir plus sur Heat'Adapt <<

>> Quels sont les niveaux d'exposition au stress thermique dans votre département ? <<